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LA SOCIETE EXISTE POUR LE BENEFICE COLLECTIF DES HOMMES ET NON LES HOMMES POUR LE BENEFICE DE LA SOCIETE 

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  • Nanou
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link  Leonard Peletier   
             Un prisonnier politique sioux, incarcéré depuis 1976  aux Etats-Unis.

(en 2013 cela fait 37 ans)

 

 

Purge une double peine de perpétuité, accusé du meurtre de deux agents du FBI.
Il clame son
innocence depuis 37 ans. Ses défenseurs soutiennent qu’il a été victime d’un procès politique et d’une condamnation « pour l’exemple », alors qu’il n’existe aucune preuve de sa culpabilité. Malgré la mobilisation internationale des défenseurs des droits humains et des amis des Indiens d’Amérique, Peltier est toujours emprisonné et son cas demeure peu connu du grand public.

 

Souvent, parler des Indiens d’Amérique du Nord renvoie à des stéréotypes : plumes, bisons, tipis, etc. En 2002, environ trois millions d’Indiens, survivants du génocide commis par les colons et les militaires américains au XIXe siècle, vivent aux Etats-Unis. La réalité de leur vie quotidienne est très éloignée de tous ces clichés folkloriques. La majorité de ces peuples connaissent des difficultés économiques et des problèmes sociaux liés à la perte de repères identitaires ; ce qui a entraîné une forte présence de l’alcoolisme dans nombre de tribus. Malgré ces aspects négatifs, les Indiens demeurent des rescapés de l’histoire. Depuis 40 ans environ , un renouveau culturel, social et économique a vu le jour dans les différentes tribus et réserves. Par leurs luttes continuelles, ces oubliés de l’Amérique ont réussi à obtenir une certaine amélioration de leur sort.

 

Leurs combats s’expriment au quotidien dans les centres communautaires des grandes villes ou au sein des réserves, loin des feux de l’actualité, ce qui contribue à l’oubli de leur cause. Ils luttent pour la reconnaissance de leurs cultures, de leurs langues, de leur identité.

Parqués dans des réserves dans les Etats du Dakota du Sud et du Nord, les Sioux connurent l’humiliation, la misère, l’acculturation et la dépossession. Mais l’esprit de résistance continuait de les habiter. En 1934, une nouvelle loi présentée comme plus favorable créa des « gouvernements tribaux » élus par les Indiens. En fait, ces « gouvernements » ne représentaient pas les véritables aspirations du peuple sioux. Dans les années 1950, de nombreux Indiens furent contraints de partir s’installer dans les villes. Surtout des jeunes qui s’inspirèrent de la contestation politique de cette époque (Black Panthers, Portoricains, chicanos, opposants à la guerre du Vietnam...) et créèrent, en 1968, leur propre mouvement revendicatif, l’American Indian Movement (AIM). Sur le modèle du mouvement des droits civiques des Noirs, l’AIM prit très vite un essor considérable.

 

 

Peltier rejoint très tôt le mouvement  (1). Il s’engage dans des actions militantes, participe à la lutte contre l’alcoolisme, à la distribution de nourriture et d’aides, à la création de programmes d’autosuffisance, à la restauration des activités religieuses traditionnelles, et soutient la renaissance des langues autochtones.

 

L’AIM entend attirer l’attention sur les conditions de vie dramatiques des Indiens par des actions spectaculaires mais non violentes. Peltier participe en 1970 à l’occupation du Fort Lawton où il rencontre les principaux dirigeants du mouvement : Dennis Banks et Russel Means. En 1972, il organise la Marche des traités violés qui se termine par l’occupation du Bureau des affaires indiennes à Washington et rencontre un formidable retentissement médiatique. Désormais, l’AIM va être considéré par le FBI comme une organisation « subversive » et ses chefs comme des « ennemis ».

L’administration du président Richard Nixon met alors en place le programme de contre-espionnage interne Cointelpro pour infiltrer et déstabiliser les organisations dites « subversives », dont l’AIM. En novembre 1972, accusé d’agression contre des agents du FBI, Leonard Peltier est emprisonné cinq mois, avant d’être acquitté, car l’affaire a été montée de toutes pièces pour le compromettre. Déjà.

 

Parallèlement, le FBI favorise l’élection à la présidence du conseil tribal de Pine Ridge (la réserve emblématique des Sioux) de Richard « Dick » Wilson, un « collaborateur » élu avec moins de 20 % des inscrits... Celui-ci a pour mission de remettre de l’ordre dans cette réserve considérée comme le sanctuaire des « agitateurs ». Avec des fonds secrets, Wilson crée une milice, les Goons Squads (Guardians Of Oglala Nation). Pour protester contre les brutalités des Goon Squads, les Sioux, aidés par des militants de l’AIM, occupent en février 1973 le village historique de Wounded Knee. Leonard Peltier participe à l’occupation. Les autorités assiègent le village pendant trois mois, hésitant à donner l’assaut, mais tuant deux Sioux. En mai 1973, les assiégés se rendent après avoir exigé que des négociations s’ouvrent sur les traités violés et les conditions de vie des Indiens.

 

Dans les mois qui suivent, Dick Wilson et ses Goons ont carte blanche pour s’en prendre aux opposants. Une vague de terreur s’abat sur Pine Ridge : 80 militants sont assassinés entre novembre 1973 et fin 1975... Face aux crimes des milices, les anciens appellent l’AIM à l’aide. Les militants, dont Leonard Peltier, interviennent et parviennent à ralentir fortement la répression des Goons. Ils s’établissent sur la propriété d’une famille amie, près du village d’Oglala, sur la réserve de Pine Ridge.

 

Un matin de juin 1975, la propriété se retrouve cernée par des Goons, des agents du FBI et une foule de policiers. Vers 11h30, deux agents fédéraux, Ronald William et Jack Cooler, pénètrent dans la propriété à la poursuite d’un jeune Sioux, Jimmy Eagle. A partir de cet instant, les témoignages sont confus : il semble que les agents aient tiré sur le véhicule conduit par Eagle. Croyant à une intervention des Goons, les militants ripostent. Les forces de police et les Goons passent à l’attaque. La fusillade éclate de tous côtés. Deux militants de l’AIM tentent de s’approcher de William et Cooler pour les désarmer. Ils les trouvent déjà morts...

 

Les membres de l’AIM décident de s’enfuir et, contre toute attente, y réussissent. Seul un jeune Sioux, Joe Suntz Killsright, sera abattu. Leonard Peltier a toujours affirmé être resté près de la maison et reconnaît avoir tiré mais n’avoir jamais visé William et Cooler.

A la suite de cette fusillade, une gigantesque campagne médiatique tente de criminaliser le mouvement indien. La répression s’abat sur toutes les réserves. Quatre mandats d’arrêt sont lancés contre Jimmy Eagle, Dino Butler, Bob Robideau et Leonard Peltier. Butler et Robideau sont arrêtés rapidement. Peltier, craignant pour sa vie, s’enfuit au Canada.

Butler et Robideau sont jugés dans l’Iowa.

 

 Un jury populaire les acquitte, provoquant la fureur des autorités qui concentrent alors leurs efforts contre Leonard Peltier, unique accusé du double meurtre et que le FBI parvient à faire extrader du Canada.

 

Son procès a lieu dans la ville de Fargo (Dakota du Nord), région d’éleveurs hostiles aux Indiens. Le jury est d’ailleurs entièrement composé de représentants de cette catégorie sociale. Une campagne de désinformation est lancée. On parle de menaces d’attentats ou d’attaques armées des militants de l’AIM pour libérer Peltier... Englués dans cette paranoïa générale, les membres du jury sont transportés en fourgons blindés et isolés dans des lieux sécurisés.

Le juge décide que tous les témoignages de la défense relatifs au climat de terreur de l’époque sont irrecevables, ainsi que tous ceux qui peuvent mettre en cause le FBI ou les Goons.

Il ne veut pas qu’on reparle des éléments ayant permis l’acquittement de Butler et Robideau.

En revanche, il ne réfute pas les témoignages de certains agents qui prétendent avoir vu Peltier tirer avec un fusil AR 15 sur William et Cooler. Un autre agent affirme avoir identifié Peltier grâce à la lunette de son fusil.

 Les avocats de Peltier démontrent qu’il est impossible d’identifier quiconque de l’endroit où se trouvait cet agent. Le juge ne retient aucune objection de la défense.

 

 Et sur des bases totalement floues condamne Leonard Peltier, par deux fois, à la prison à vie. Peltier fait appel mais la cour confirme la sentence.

 

 

(1) Lire Leonard Peltier, Ecrits de prison. Le combat d’un Indien (préface de Danielle Mitterrand, avant-propos de Ramsey Clark), Albin Michel, Paris, 2000.

 

 

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